Comment résoudre un conflit pacifiquement ?

 

 

 

 

C’est normal d'avoir des sentiments parfois très forts. La colère est une émotion qu'on peut ressentir régulièrement, parce qu'on est déçu ou qu'on a l’impression de subir une injustice . 

 

Mais lorsqu'on a un conflit avec quelqu'un, il y a plusieurs manières de réagir. Contrôler ses sentiments, c’est très difficile. 

 

Par contre, on peut maîtriser ses réactions et trouver d’autres solutions. Lorsqu'on est au coeur d’un conflit ou qu'on en est témoin, la réaction que l'on adopte est déterminante pour l'issue du problème.

 

 

 

Ce qu’il vaut mieux faire

 

 

Essayer de calmer la discussion houleuse ou la bagarre.

Commencer à parler en installant un échange.

Faire intervenir une personne extérieure au conflit (ça garantit une certaine objectivité) pour servir d'intermédiaire, de médiateur.

Demander des conseils à un adulte en qui on a confiance (un parent ou une personne du lycée si ça se passe dans l'établissement scolaire).

Trouver un compromis entre les personnes mises en cause.

 

 

 

Que faire quand on est victime d’un acte de violence ? Comment se comporter ?

 

 

 

Quand on est victime, on est tellement choqué qu’on a tendance à se recroqueviller sur soi. Mais c'est justement le moment de se tourner vers les autres, vers ceux en qui on a confiance, pour leur demander de l’aide.

 

Parler permet déjà d’aller mieux et de ne pas gérer seul une situation difficile. Cela permet aussi de comprendre qu’on a besoin d’être soutenu par un adulte voire par un professionnel (par exemple un psychologue).

 

 

Ne pas avoir honte.

Ne surtout pas se sentir coupable de quoi que ce soit quand on est victime. Lutter contre les pensées du type : “Si cette personne s'en est pris à moi, il y a bien une raison … Je ne suis pas assez ceci, je suis trop cela…”. C'est ce que recherche l’agresseur.

Eviter de rester seul, pour faire comprendre qu'on sera défendu en cas d’agression.

Eviter tout ce qui peut déclencher de nouvelles violences : injures, coups…

 

 

 

Les démarches à engager

 

 

 

Chaque cas est particulier.

 

 

Chaque cas de violence est particulier, c’est pourquoi il faut bien choisir ses interlocuteurs. De la même façon, chaque individu est unique. Il est donc important de se tourner vers des personnes de confiance. 

 

Vous trouverez des informations concrètes dans les fiches pratiques sur les différents types de violence. 

 

Si vous êtes victime de violence, vous devez surtout faire respecter vos droits, en engageant les démarches adéquates selon la nature et la gravité de ce que vous avez subi. 

 

Il faut donc envisager des suites juridiques ou disciplinaires (à l’intérieur du lycée), voire les deux.

 

 

 

Informer l’établissement scolaire

 

 

 

Il est très important de tenir au courant les responsables au sein du lycée. C’est même indispensable quand les actes de violence ont eu lieu dans l’enceinte de l’établissement. Ils effectuent donc, eux aussi, des démarches vis-à-vis de la justice.

 

 

Ils peuvent mettre en oeuvre une politique de prévention de la violence en travaillant avec les élèves, les parents, la ville, la police, la justice…

Ils peuvent sanctionner, notamment en demandant une réparation par des travaux d’intérêt éducatif qui permettent de réparer symboliquement les actes commis, auprès de la victime et de tout le lycée.

Ils peuvent convoquer le conseil de discipline.

 

 

 

Que faire quand on est victime d'un acte de violence ?

 

 

 

Nul ne peut donc vous empêcher de déposer plainte quand vous avez subi une infraction. 

 

Mais si vous souhaitez simplement signaler un acte à la police, vous pouvez déposer une main courante. 

 

Après le dépôt de plainte, selon le cas, il peut y avoir des suites judiciaires. Par contre la main courante n’entraîne pas de suite judiciaire mais sera simplement enregistrée par la police. 

 

L’enregistrement de la plainte vise à rassembler les éléments nécessaires pour établir les faits, donc identifier le ou les agresseurs et envisager des sanctions judicaires en fonction de la gravité de l’acte commis.

 

Il est préférable de porter plainte le plus tôt possible. 

 

Si vous avez des témoins de votre agression, ils peuvent venir témoigner et soutenir votre plainte.

Si vous ne souhaitez pas porter plainte immédiatement pour certaines raisons, vous disposez d’un délai en cas de viol de vingt ans à partir de la majorité. Cependant, mieux vaut porter plainte tout de suite car cela sera plus efficace .

Il faut que vous sachiez aussi que la plainte ne résout pas tout . Cette démarche ne répare pas toujours complètement le choc que vous avez subi.

 

 

 

La peur des représailles

 

 

 

Les représailles sont des violences que l’on risque de subir de la part de quelqu’un qui cherche à se venger des démarches engagées par une victime. 

 

La peur des représailles a pour conséquence la loi du silence : on préfère se taire plutôt que d’être une fois encore victime. Pourtant, si personne n’est au courant des faits, ils peuvent se reproduire à tout moment.

 

Les représailles existent. Mais elles peuvent être évitées : 

 

Il est important d’être soutenu et accompagné dans ses démarches, donc d’éviter le repli sur soi et de faire appel à des adultes si on a peur des représailles.

Si vous avez des raisons sérieuses de craindre des représailles, ou que vous recevez des menaces, prévenez les responsables de votre établissement ou la police.

Dès que la police et l’établissement sont informés de l’agression, toute autre attaque alourdit de manière importante le dossier de l’agresseur : il risque une sanction plus sévère.

 

 

 

Que faire lorsqu’on est témoin d’un acte de violence ?

 

 

 

Que faire lorsqu’on est témoin d’un acte de violence est une question à laquelle on ne peut donner une seule réponse. 

 

Il faut savoir qu’il existe des lois à respecter. Si vous êtes témoin d’un acte grave, que la victime souffre ou ne s’en sort pas seule, vous pouvez être tenu de l’aider, c’est “l’assistance à personne en danger”(Article 223-6 du Code Pénal). 

 

Par exemple, deux personnes se disputent, l’un d’entre eux est sur un scooter, renverse l’autre et part. Vous qui êtes témoin de cet acte, vous devez aller secourir la victime, en prévenant la police, un adulte, le SAMU...

 

 

 

Briser la loi du silence

 

 

 

Essayer de convaincre le lycéen victime de violence de se confier à un adulte.

S’il n’est pas prêt à parler pour le moment, se renseigner sur les démarches à effectuer.

Signaler l’acte de violence à des correspondants contre la violence ou à des adultes du lycée.

 

 

 

Accompagner la victime

 

 

 

Toute personne ayant subi une agression a besoin d’être encouragée et accompagnée dans ses démarches. Après avoir demandé réparation, une victime se sent mieux. 

 

Mais le fait d’aller voir le proviseur, de se rendre au commissariat, peut raviver sa douleur. Il est donc important de ne pas la laisser seule et de l’accompagner dans toutes 

ses démarches.

 

 

 

Pourquoi il faut en parler

 

 

Pour se soulager d’un poids.

Pour aider à bien comprendre ce qui s’est passé et prendre du recul.

Pour obtenir des conseils (on ne peut pas penser à tout).

Pour entamer des démarches afin de faire respecter ses droits .

Parce qu’un acte de violence ne doit pas rester sans réponse d’une autorité, quelle qu’elle soit.

Parce qu’on est très rarement la seule victime de la violence d’une personne : ce n’est jamais un problème individuel. Beaucoup de jeunes ne veulent pas parler des violences qu’ils subissent car ils pensent qu’ils vont être rejetés par les autres et vus comme des “ balances ”. Ce mot est souvent utilisé comme si la vie ressemblait à un téléfilm policier. Mais dans la “vraie vie”, parler des problèmes de violence qu’on rencontre, c’est faire respecter ses droits et ceux des autres. C’est agir concrètement pour que les actes de violence diminuent vraiment. Sinon, cela veut dire qu’on laisse s’installer un climat malsain, comme si les victimes étaient coupables alors que c’est le contraire.

 

 

 

A qui parler ?

 

 

 

Quand on est lycéen, on côtoie forcément de nombreuses personnes (parents, copains, professeurs, proviseur…). On a toujours quelqu’un à qui parler, une personne à qui on peut faire confiance. 

 

Il est essentiel de se tourner vers une de ces personnes. Cela dépend des relations qu’on a avec son entourage. Selon la loi, tout citoyen majeur doit porter secours aux personnes en danger. 

 

Un adulte a des responsabilités qui l’obligent à agir. Selon l’Article 40 du Code de Procédure Pénal, un fonctionnaire de l’Etat a, de plus, l’obligation de donner avis au Procureur de la République de tous les crimes et délits dont il aurait connaissance.

 

Il est important :

 

De ne pas se sentir responsable.

De ne pas croire qu’on peut tout résoudre seul.

De surmonter la difficulté de parler et la peur d’être incompris par les adultes.

De ne pas craindre d’être puni et de ne pas avoir honte.

 

Les parents et les proches

 

 

Il n’y a aucune honte à demander de l’aide à ses parents, quel que soit son âge. On a parfois peur de leur réaction, on n’aime pas qu’ils soient au courant de tout ce qui nous arrive. Mais c’est leur rôle de vous soutenir et d’effectuer certaines démarches avec vous. 

 

Alors il faut se confier à eux quand on rencontre ce type de difficultés, leur faire confiance. Quand il s’agit de problèmes graves, il est d’autant plus conseillé de s’adresser à ses parents que leur aide est indispensable, surtout si on est mineur.

 

Les copains du lycée

 

 

Il peut sembler plus simple de parler à un lycéen, qui connaît les mêmes personnes que nous dans l’établissement et qui est confronté aux mêmes problèmes. Mais, quand la situation est grave, il faut toujours en référer à un adulte.

 

Les adultes du lycée

 

L’enseignant passe beaucoup de temps avec ses élèves. Il est en première ligne pour repérer des comportements violents ou constater qu’un élève va mal, si ses notes chutent ou qu’il s’isole (ses missions sont définies dans la ci culaire du 27 mai 1997).

Le conseiller principal d’éducation traite en tant qu’éducateur les conflits, il prévient la violence et peut sanctionner certains comportements. En tant que responsable de la vie scolaire, c’est l’interlocuteur privilégié des élèves.

Le proviseur est le garant de la loi à l’intérieur de l’établissement. Il veille à l’application du règlement intérieur du lycée. Il reçoit les victimes de violences et leur apporte le soutien matériel et moral de la communauté scolaire. Il prend l’initiative de sanctionner les comportements violents par des mesures éducatives ou disciplinaires conformément au règlement intérieur du lycée.Il doit transmettre à la justice tous les crimes et délits, tout incident grave pénalement répréhensible (article 40 du Code de procédure pénale). Son rôle propre ainsi que les partenaires dont il sollicite l’aide sont définis par les circulaires interministérielles des 14 mai 1996 et 2 octobre 1998, ainsi que par la circulaire du 26 mai 1996 qui précise les services de prévention en faveur des élèves (plus particulièrement la circulaire du 25/07/01 spécifique à la région parisienne parle du partenariat ).

Le médecin et l’infirmier scolaires ont un rôle important de prévention. De plus, ils suivent les élèves tout au long de leur scolarité. Ils sont vigilants face aux conduites à risque.

L’assistant social cherche à prévenir la violence. Son rôle est de protéger les jeunes en difficulté personnelle, familiale, sociale ou en danger. C’est le seul professionnel de l’institution scolaire habilité à se rendre dans les familles.

Les surveillants et aides éducateurs : ces personnels, souvent des jeunes adultes poursuivant des études supérieures, jouent un rôle d’animation, d’aide et de conseil auprès des élèves.

Les personnels administratifs, ouvriers et de service ont un rôle fondamental dans le fonctionnement matériel de l’établissement. Ils doivent souvent jouer un rôle de tuteur pour les actions de réparation.

 

 

 

Les autres recours possibles

 

 

 

Dans le cas où l’on ne voit vraiment pas vers qui se tourner, on peut s’adresser directement à des structures où se trouvent des personnes dont c’est le métier.

Jeunes Violences Ecoute : un numéro vert, anonyme et gratuit (0808 807 700). Des juristes, des psychologues et autres professionnels de l'adolescence répondent tous les jours.

Les Associations d’aides aux victimes : Elles peuvent répondre directement à vos questions, qu’elles soient d’ordre juridique, médical ou autre. Certaines d’entre elles vous aideront dans vos démarches.

 

La police : On doit s’adresser à la police pour porter plainte, ce qui est un préalable nécessaire à toute démarche judiciaire. De plus en plus de policiers sont habitués à accueillir des jeunes.

Le psychologue : il n’y a pas de honte à aller le voir pour être aidé. Au contraire, c’est très utile et c’est un signe de force. Cela signifie qu’on ne cherche pas à fuir les problèmes. Comme c’est un peu difficile de s’y retrouver, expliquons d’abord rapidement la différence entre l'entretien psychologique, la psychothérapie, la psychanalyse et la psychiatrie.

- L'entretien psychologique : souvent un seul ou quelques entretiens avec un psychologue suffisent pour mieux appréhender et dénouer une difficulté.

 

- La psychothérapie est un soutien psychologique destiné aux personnes qui éprouvent des difficultés afin de les aider à retrouver leurs repères et un sens à leur vie. Elle dure en général plusieurs mois.

 

- La psychanalyse est à l'origine une théorie freudienne. Entreprendre une psychanalyse représente un travail de long terme sur les processus psychiques profonds. 

 

- La psychiatrie est une branche de la médecine qui traite aussi les pathologies psychiques au moyen de médicaments.

 

 

Des structures publiques comme les Centres Médicaux Psychologiques vous offrent la possibilité de rencontrer gratuitement différents professionnels (psychologues et psychiatres) qui pratiquent ces entretiens de soutien.

 

 

En cas de difficultés dans les démarches… 

 

Si vous rencontrez des difficultés particulières dans tes démarches, il ne faut surtout pas vous décourager : 

 

Tout en continuant à garder l’anonymat, vous pouvez appeler Jeunes Violences Ecoute pour faire part des obstacles que vous rencontrez et obtenir des conseils précis.

Vous pouvez signaler votre problème au Rectorat de l’Académie de votre lycée.