ASSOCIATION DE LUTTE CONTRE LA PÉDOPHILIE 

http://www.ange-bleu.com/

http://www.colosseauxpiedsdargile.org/

 


Lorsque vous avez des informations pour lutte contre la pédophilie 

Vous pouvez signale les faits avec les sites suivants

https://www.internet-signalement.gouv.fr/PortailWeb/planets/Accueil!input.action

http://www.pointdecontact.net/

http://www.allo119.gouv.fr/

http://www.defenseurdesdroits.fr/connaitre-son-action/la-defense-des-droits-de-lenfant

http://www.116000enfantsdisparus.fr/

Pourquoi faire un signalement?

le signalement peut sauve certainement un enfant victime d'acte sexuel.Les éléments pourront bloque les sites et certainement  mettre en prison les auteurs d'acte sexuel.


Le mois dernier, Nicolas Sarkozy a confirmé son souhait de mettre en place une liste noire de sitesInternet que les FAI devront obligatoirement bloquer. "Il n'y aucune raison que les fournisseurs d'accès permettent l'accès à des sites pédopornographiques", avait ainsi expliqué le chef de l'Etat face aux acteurs du monde familial."On peut parfaitement assurer la liberté qui est tout à fait nécessaire et en même temps le devoir de protection des plus vulnérables.Internet n'est pas hors de l'Etat de droit. Notre devoir, c'est de protéger et d'aider les familles", avait-il défendu.

Mais concrètement, qui aura un droit de regard sur la liste des sites bloqués sur simple décision administrative, sans intervention de l'ordre judiciaire pour déterminer que tel ou tel site est effectivement hors la loi ?

Dans l'état actuel du projet de législation, l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication (OCLCTIC) fournira aux FAI la liste des services à bloquer, lesquels auront une obligation de résultat. La liste sera établie par arrêté du ministre de l'intérieur. Mais cet arrêté sera-t-il public ?

En principe, et paradoxalement, la censure est publiée. Dans le bon vieux monde de l'imprimerie, la liste des imprimés interdits en France est publiée au Journal Officiel, pour que chacun puisse savoir ce qui est autorisé ou non, et pour que chacun soit informé des motifs qui ont conduit à son interdiction sur le territoire français. La publicité est d'ailleurs la règle pour tous les documents administratifs.

Il s'oppose à la censure et se retrouve lui-même censuré

Or dans l'univers numérique, publier une blacklist c'est mettre au grand jour une liste de sites pédophiles qui seront facilement accessibles en contournant les outils de filtrage, notamment en passant par des proxys hébergés à l'étranger. Mais ne pas publier la liste est s'exposer à l'arbitraire, et prendre le risque que des sites parfaitement légitimes soient bloqués, comme ça avait été le cas de Wikipedia en Grande-Bretagne.

En Australie, l'Autorité Australienne des Communications et des Médias (ACMA) est chargée d'établir la liste des sites à contenus pédopornographiques interdits sur le territoire, et la liste est gardée secrète. Pour le moment, la liste est utilisée pour poursuivre les sites Internet qui pointent vers les contenus censurés, sous peine d'astreinte de 11.000 $ par jour pour ceux qui ne retirent pas les liens après notification.

Mais Ars Technica indique que dans la liste des liens proscrits en Australie figurent également des pages de sites étrangers qui se contentent eux-mêmes de lister les pages bloquées dans leur propre pays. Les liens vers les pages de Wikileaks qui listent les sites bloqués au Danemark (3.863 sites), en Thaïlande (11.329 sites) ou encore en Finlande (797 sites) sont ainsi interdits en Australie.

En Finlande, un homme qui protestait contre le filtrage et qui publiait sur son site "une centaine de sites censurés" a lui-même vu son site ajouté à la liste des sites interdits aux finlandais. Selon un site local, pourtant, la plupart des noms de domaine référencés dans la blacklist seraient des sites pornographiques légaux.

Tant que le filtrage se cantonne aux contenus pédopornographiques, ces problèmes restent inaudibles pour la majeure partie de la population, pour laquelle l'émotion prend systématiquement le dessus sur la raison. Mais une fois que le principe du filtrage secret sera accepté pour les contenus pédophiles (qui ne sont, en fait, vus que par ceux qui les cherchent), le risque pourra s'étendre à d'autres champs de contenus moins chargés en émotion, en toute discrétion.

Un précédent existe. Le FNAEG, le fichier national automatisé des empreintes génétiques, avait été créé en 1998 pour permettre à la police et à la gendarmerie d'accéder aux traces ADN des seuls délinquants sexuels. Depuis, le FNAEG a été étendu à de multiples reprises, et s'applique aujourd'hui selon le Syndicat de la Magistrature aux "trois-quarts des affaires traitées dans les tribunaux (...) à l'exception notable de la délinquance financière, ou encore de l'alcoolisme au volant". L'an dernier, seulement 10 ans après sa création, le fichier comptait déjà plus de 800.000 empreintes génétiques.

 

 

Initiative populaire "Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants"

De quoi s'agit-il?

L'initiative exige que les personnes qui sont condamnées pour avoir porté atteinte à l'intégrité sexuelle d'un enfant ou d'une personne dépendante soient définitivement privées du droit d'exercer une activité professionnelle ou bénévole en contact avec des mineurs ou des personnes dépendantes.

La question à laquelle vous devez répondre

Acceptez-vous l'initiative populaire « Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants » ?

Recommandation

Le Parlement n'a donné aucune recommandation de vote.

 

Filtrage : la publication des sites pédophiles pose problème

 

La France s'apprête à ordonner aux fournisseurs d'accès à Internet de bloquer l'accès à toute une liste de sites présumés illicites, aux contenus pédopornographiques. Mais la liste devrait être gardée secrète, ce qui est contraire au droit administratif, et pose déjà problème dans d'autres pays du monde où ceux qui contestent la légitimité du blocage sont parfois eux-mêmes filtrés.

 

 

Pédophilie : quatre conseils pour aborder le sujet avec ses enfants

 

 

Apprendre à son enfant que son corps lui appartient

"Personne n'a le droit de toucher tes parties intimes" : c'est, en premier lieu, ce qu'il faut faire comprendre à son enfant, indique mercredi 8 avril à francetv info Dominique Frémy, pédopsychiatre hospitalière et thérapeute familiale. Pour y parvenir, "on peut énumérer ses parties intimes avec lui, par exemple", explique cette responsable de l'unité du psychotraumatisme du centre hospitalier de Novillars, près de Besançon (Doubs).

"On explique pourquoi : 'Ton corps est à toi. Hormis le médecin, personne n'a le droit de le toucher. Et toi non plus, tu ne touches pas le zizi, la zézette de tes amis'",précise Muriel Salmona, psychiatre interrogée par Le Parisien. "L'important, c'est de lui en parler clairement, sans ambiguïté, et avec des mots simples", ajoute Dominique Frémy.

A partir de quel âge peut-on aborder le sujet ? "Dès qu'il commence à avoir une vie sociale, à être propre, soit quand on parle du corps. L'apprentissage de la propreté, c'est un bon moment", répond Hélène Romano, docteur en psychopathologie invitée d'Europe 1 le 1er avril. Pour Dominique Frémy, à partir de 4 ou 5 ans, un enfant peut en prendre conscience. "Mais la manière d'en parler dépend de l'âge, il faut s'adapter et la faire évoluer", souligne-t-elle.

2Préférer la discussion en groupe et introduire une médiation

A quel moment aborder le sujet ? "Mieux vaut le faire avec un groupe d'enfants, en réunissant la fratrie par exemple, plutôt que d'isoler un enfant pour lui parler, recommande Dominique Frémy. Les enfants interagissent entre eux. Il y en a toujours un qui va oser poser une question qui profitera à l'ensemble du groupe."

Pour lui parler tranquillement, on peut aussi introduire un autre outil, "une médiation". Par exemple, dans la série Max et Lili de Dominique de Saint-Mars et Serge Bloch (éditions Calligram), on peut lire avec son enfant, à partir de 5 ans, Lili a été suivie, qui raconte comment un monsieur a proposé à la petite fille de venir faire des photos avec lui. Puis, lorsqu'elle en parle dans la cour de récré à ses copains, une autre petite fille parle d'attouchements de son oncle, et Max apprend qu'un petit garçon peut aussi être concerné.

De son côté, le groupe Playbac a décidé, le 1er avril, de consacrer un dossier gratuit à ce sujet dans ses journaux destinés aux enfants et adolescents, Le Petit Quotidien, Mon quotidien et L'Actu. A l'intérieur, une bande dessinée sur le sujet, à lire avec son enfant. Celui-ci peut aussi s'exprimer à travers un dessin. "Si moi, maman, ou l'institutrice, je dis à mon enfant : 'Dessine-moi quelque chose', il va faire un beau dessin, rassurant. Il vaut mieux un dessin spontané, et lui demander ensuite de raconter son dessin", précise Hélène Romano.

3Repérer les comportements alarmants

Quand un enfant a subi des attouchements, a été agressé ou violé, il va développer des troubles du comportement. "Ce sont des troubles du sommeil, avec des insomnies ou des cauchemars de l'agression. Il peut se remettre à faire pipi au lit, voire caca, ou bégayer", énumère Dominique Frémy. Mais attention, il ne s'agit pas de troubles propres aux violences sexuelles, insiste-t-elle. "Chez l'enfant, tout traumatisme peut introduire une rupture dans le comportement."

Néanmoins, des troubles spécifiques peuvent se développer, mais ils dépendent de l'agression subie. Par exemple, un enfant peut vouloir masturber ses frères et sœurs après un attouchement, parfois avec un objet, ou rejeter des aliments, voire refuser de manger après avoir subi une fellation. "Tout comportement brutal ou toute régression observés chez un enfant doit alerter", résume-t-elle. Un enfant réservé ou timide, cela peut être sa personnalité. Ce qui doit interroger, c'est lorsqu'un enfant qui ne l'est pas le devient.

4Lui dire qu'il peut faire confiance à certains adultes

Face à certains adultes, l'enfant peut se heurter à un manque d'écoute. On peut le prévenir. "Tu sais, on ne te croira peut-être pas. Tous les adultes ne sont pas parfaits. Ce n'est pas grave, tu t'adresses à un autre, l'infirmière scolaire, la directrice, l'animateur... L'essentiel, c'est d'alerter", conseille de dire Muriel Salmona. Mais attention aux mots qu'on emploie. "Il ne faut pas saper la confiance que les enfants ont dans les adultes", souligne Dominique Frémy.

L'important, c'est d'expliquer à son enfant qu'il peut faire confiance à certains adultes. "On peut lui dire : 'Tu peux nous raconter, on fera ce qu'il faut pour te protéger'", indique Dominique Frémy. Ainsi, l'enfant saura repérer une personne digne de confiance. "C'est important de leur dire que des adultes peuvent piéger des enfants, même avec des jeux, tandis que d'autres peuvent être des adultes ressources", indique Hélène Romano. "On peut aussi réfléchir avec lui à qui il pourrait se confier en cas de problème", suggère Dominique Frémy.

Car les enfants ne se confient pas toujours à leurs parents sur ce genre de sujet. Il ne faut pas se vexer : souvent, c'est parce qu'ils ont peur de ne pas être crus, ou parce qu'ils ne veulent pas les inquiéter. "Quand j'ai demandé à ma fille : 'pourquoi tu ne m'as rien dit ?', elle m'a répondu : 'papa, j'ai eu peur de te faire pleurer'",confie le père d'une fillette qui affirme avoir été victime des agissements du directeur d'école de Ville fontaine.

Et si la personne soupçonnée de pédophilie est le (ou la) professeur(e) de l'enfant ? Là encore, Dominique Frémy recommande d'utiliser des mots simples pour justifier son départ, car l'enfant ne va plus le voir. "On peut dire aux enfants : 'L'adulte s'est comporté d'une manière interdite par la loi et la société. Il s'est permis de toucher des parties intimes, mais il n'en a pas le droit.'" Dans ce cas, l'intervention d'une tierce personne, un psychologue scolaire, un médecin ou une infirmière est très utile. Les parents ne sont pas les seuls à jouer un rôle dans ce type de situations.

 

 

 

Après les plaintes de plusieurs parents contre un directeur d'école de Villefontaine (Isère) pour viols et agressions sexuelles sur leurs enfants, des familles s'interrogent sur la meilleure façon de parler avec les enfants de ce sujet difficile.

 

 

Dénoncer les atteintes aux mineurs sur Internet

Un des points de départ de la réflexion sur cet article, est la question de savoir s’il faut réagir aux actions de certaines personnes se réclamant des Anonymous et qui montent différentes opérations contre des sites pédophiles, propédophiles, diffusant des images ou des discussions en rapport avec ces sujets


Que se passe-t-il? Des personnes publient des listes de noms, d’adresses électroniques, voire d’adresses postales qui auraient été retrouvées sur différents espaces de discussion, ou d’échanges en rapport avec les atteintes aux mineurs. Par ailleurs, ils s’en prennent à certains de ces sites pour en empêcher le fonctionnement, voire à certains hébergeurs. Enfin, l’information est relayée dans la presse est l’une des questions qui se pose est de savoir s’il peut y avoir des suites judiciaires. Les personnes qui critiquent ces actions se voient parfois reprocher d’être favorables aux pédophiles.

Pour l’instant, il semblerait que sont essentiellement concernés des personnes résidant en Belgique ou aux Pays-Bas.

Beaucoup de problèmes sont soulevés par ces actions:

  • ceux qui les réalisent commettent différentes infractions et ils pourraient être mis en cause ;
  • de façon générale, il n’est pas du rôle du public de mener des enquêtes, mais celui des autorités judiciaires, dans le cadre prévu par la loi qui préserve les droits des individus et la présomption d’innocence ;
  • au passage, des personnes totalement innocentes peuvent voir leur identité mise en relation avec des infractions qu’ils n’ont pas commises, qu’il s’agisse d’erreurs d’appréciation, d’absence de preuves, de pseudonymes ou d’homonymes ;
  • il n’est pas certain que cela puisse permettre des enquêtes judiciaires, selon les circonstances et selon les pays ;
  • des enquêtes judiciaires en cours pourraient être compromises, notamment s’agissant d’opérations visant à infiltrer ce type de plateformes.


Que font les services d’enquête et la justice ?

L’action dans ce domaine est quotidienne et résolue, en Europe et plus particulièrement en France. La législation française est particulièrement claire, réprimant tout aussi bien la pédopornographie que les propositions sexuelles à des mineurs de moins de quinze ans. La pédopornographie est toute représentation pornographique mettant en scène des mineurs (c’est-à-dire des personnes de moins de 18 ans). Sont interdites la fabrication de ces documents (images ou vidéos notamment), leur diffusion ou encore leur détention ou leur consultation habituelle. Plusieurs dizaines d’enquêteurs de la police et de la gendarmerie ont été formés en France depuis le vote de la loi sur la prévention de la délinquance en 2007 aux investigations sous pseudonyme qui permettent notamment de mener des enquêtes dans des espaces de discussion destinés à préparer ou réaliser de telles infractions contre des mineurs.

L’action judiciaire se déroule la plupart du temps avec une certaine discrétion pour préserver les droits de l’ensemble des parties, qu’il s’agisse des victimes ou des mis en cause. Certaines affaires sont médiatisées pour sensibiliser le public sur cette action et contribuer à la prévention de tels faits, ou parce qu’elles se sont déroulées sous le regard du public. Au passage, contrairement à ce qui a pu être écrit dans la presse récemment, ce n’est certainement pas la semaine dernière « la première fois » qu’un compte Twitter a été fermé pour diffusion de contenus pédopornographiques.

Que peut faire le public contre les atteintes aux mineurs sur Internet ?

Il est important de se tenir informé sur les risques, notamment si l’on est parent ou que l’on s’occupe d’enfants. Il est important dans ce contexte de maintenir un dialogue avec les enfants sur leur pratique de l’Internet et selon leur âge de contrôler éventuellement cet usage (par exemple avec l’aide d’un logiciel de contrôle parental, mais ce ne sera jamais suffisant).

Si on découvre des faits qui semblent relever d’infractions de cette nature, la seule bonne solution est de les signaler aux services chargés d’enquêter sur ces faits. En France, la plateforme de signalement conjointe à la police et à la gendarmerie est hébergée par l’OCLCTIC et joignable à l’adresse: https://www.internet-signalement.gouv.fr/. En Belgique, l’adresse est https://www.ecops.be/. Une vérification systématique est réalisée sur les signalements transmis à cette équipe et si une enquête est justifiée elle sera rapidement confiée à un service spécialisé. D’autres canaux existent pour la dénonciation de contenus illicites de ce type, notamment le Point de contact de l’AFA en France (et le lien présent obligatoirement depuis la page d’accueil de tout FAI ou hébergeur en France), ou encore le réseau INHOPE.

Il ne faut surtout pas rediffuser l’adresse de ces contenus (qu’il s’agisse de l’adresse d’un site Web ou le pseudonyme d’un compte Twitter) à d’autres en appelant à les « dénoncer en masse ». D’abord c’est contre-productif, parce que l’objectif est justement que ce type de contenu ne puisse être visible et qu’une seule dénonciation suffit à ce qu’un contenu soit évalué, notamment sur les plateformes de signalement officielles. Ensuite, on risque de soi-même commettre une infraction : pour diffamation si la situation a été mal évaluée (on retweete souvent ce type de message sans vérifier, ce qui semble normal) ou bien a contrario si l’on facilite la diffusion du contenu illégal (ne pas oublier que Twitter est un média mondial et qu’on est en principe lu et lisible par tout le monde).

Rajoutons que sur Twitter en particulier (voir la page d’information), comme sur Facebook (pages d’aide), on peut directement signaler un contenu préjudiciable par différentes fonctions (Lien « Signaler ce contenu » à côté d’une vidéo ou d’une image sur Twitter, ou lien « Signaler » dans le menu déroulant de chaque contenu sur Facebook).

Si un enfant est manifestement en danger immédiat, il faut prévenir rapidement des services capables de traiter urgemment la situation, par exemple en composant le 17 ou le 112 en France ou encore le 119 Allo Enfance en Danger (le 119 est joignable 24h/24 et 7 jours sur 7). Voir sur Wikipédia la liste des numéros d’urgence selon votre pays.

Enfin, si l’on souhaite s’investir durablement, différentes associations contribuent en France et ailleurs à la lutte contre les atteintes aux mineurs sur Internet. On peut citer sans ordre de préférence la Fondation pour l’EnfanceAction Innocence ou encore e-Enfance, et il y en a d’autres abordant ces questions sous différents angles.

Gendarmerie et les techniques de lutte

Colonel Permingeat : Nos nouvelles méthodes permettent de cibler en direct les pervers les plus dangereux, à savoir ceux qui sortent du virtuel pour donner rendez-vous à leur victime. Selon des études anglo-saxonnes, seuls 14 % à 30 % des diffuseurs d'images passent à l'acte. Contrairement à nos homologues américains qui utilisent leurs policières comme appâts dans des réseaux de prostitution, nous ne provoquons personne à commettre une infraction. Nous nous bornons à répondre aux sollicitations. Avant, nous ne pouvions détecter les prédateurs qu'à l'occasion d'échanges d'images via le réseau peer-to-peer. Une enquête classique de terrain sur le suspect et son entourage était ensuite nécessaire pour tenter de le confondre.

DDD : Comment devient-on pédocybergendarme ?

Colonel A.P. : Nous avons suivi une formation avec des psychologues, des criminologues et des agents québécois spécialisés dans la lutte contre la pédophilie. Nous avons participé à des stages émaillés de jeux de rôle pendant deux ans, à raison de plusieurs jours par mois. Progressivement, nous avons appris à nous couler tour à tour dans la peau d'un garçonnet ou d'une fillette, puis d'un pédophile.

DDD : Concrètement comment cela se passe-t-il ?

Colonel A.P. : Nous mettons en place des profils taillés sur mesure. Nous avançons masqués derrière des pseudos. On surfe et chatte sur les forums de discussion pour les 10-13 ans ou certains sites de jeux en ligne en attendant d'être « hameçonnés ». Sur des hébergeurs essentiellement domiciliés aux USA ou dans les pays de l'Est, on intercepte des échanges qui ne trompent guère.

DDD : Vous avez des exemples ?

Colonel A.P. : Lors d' une récente histoire de gamine oubliée par ses parents dans une voiture, un internaute a lancé : « Quand on apprend cela, on s'dit qu'il y a des enlèvements qui se perdent ». Récemment, on a eu aussi : « Un autiste est-il baisable ? »

DDD : Comment supportez-vous ça ?

Colonel A.P. : On va régulièrement à des débreafing avec des psychologues. On joue sur les deux tableaux pour ne pas devenir schizophrène. On anime un profil d'enfant et un de pédophile. Au-delà, on risque de perdre les pédales. On tient nos personnages plusieurs jours, voire plusieurs semaines, avant de les jeter à la fin de la mission. Le plus difficile est d'incarner un pervers. Dans nos conversations internet, nous sommes démasqués à la moindre erreur. Sortir sur le terrain pour interpeller les pédophiles est notre récompense, on peut le dire.

DDD : Au quotidien à quoi reconnaît -on un pédophile ? ?

Colonel A.P. : C'est monsieur tout le monde. Il n'y a pas d'âge et des femmes participent aux séances de photos.


De nombreuses affaires dans la région

Évidemment, les pédophiles ne s'embarrassent pas des frontières. Comme partout en France, la région Midi-Pyrénées est aussi touchée par le phénomène. Les tribunaux correctionnels examinent tous les mois des affaires. Dernière en date, en août dernier, celle d'un quinquagénaire de Bessières (Haute-Garonne), commerçant, qui est soupçonné de multiples agressions sexuelles sur au moins six victimes. Une surveillance intensive de la gendarmerie a permis son arrestation. Début février, c'est un service parisien spécialisé dans la cyber-criminalité qui a découvert la nature, particulièrement sordide, des fichiers que téléchargeait sur internet un jeune Montalbanais. À Bénac, petit bourg près de Tarbes (Hautes-Pyrénées), le village s'est réveillé sous le choc après avoir appris qu'un des habitants consultait régulièrement des sites pédophiles.


Angleterre: 11,3 millions de personnes travaillant près des enfants pourraient être fichés

«Nous avançons masqués derrière des pseudos», confie le colonel Permingeat.Photo DDM, D.R

Un adulte britannique sur quatre, soit 11,3 millions de personnes, pourrait être fiché à partir du 12 octobre, dans le cadre de la lutte contre la pédophilie. À compter de cette date, toute personne, salariée ou bénévole, enseignant, membre d'un club sportif, puéricultrice…, amenée à travailler avec des enfants ou des « adultes vulnérables » devra s'inscrire auprès de l'Independent Safeguarding Authority (ISA). Cette autorité a été créée en 2006 à la suite du meurtre en 2002 de deux fillettes de 10 ans par le gardien de leur école.

Cette autorité décidera au cas par cas si une personne est apte à travailler avec des enfants ou non. Avant d'accorder son autorisation, l'ISA consultera le casier judiciaire de chaque candidat pour vérifier qu'il ne possède pas d'antécédents de pédophilie ou de violence. Une amende de 5 000 livres pourra être infligée à toute personne travaillant avec des enfants et qui ne se serait pas enregistrée.

Cette mise en place comme celle d'ailleurs de l'ISA en son temps suscite un vif débat outre-Manche. De nombreuses figures du monde de l'éducation, de l'enfance, de la famille, ainsi que plusieurs responsables politiques ont exprimé leur désaccord.