L'habit ne fait pas le moine

 

Autrement dit, il ne faut pas se fier aux apparences, celles-ci peuvent être trompeuses.

 

On trouve les premières traces de ce proverbe au XIIIe siècle. D’après certains, il serait tiré de l’expression latine de Plutarque « barba non facit philosophum » qui signifiait « la barbe ne fait pas le philosophe ».

 

Pour certains, ce proverbe aurait pour origine un fait historique. En 1297, pour réussir à s'emparer par la ruse de la forteresse bâtie sur le rocher monégasque, François Grimaldi et ses compagnons d'armes se déguisent en moines franciscains. Les armoiries de Monaco rappellent ce fait historique à travers les deux franciscains armés d’une épée qui y figurent.

 

Enfin pour d’autres, lorsque cette expression est apparue, les moines de l'époque étaient bien loin de suivre leurs propres préceptes. Ils accumulaient les richesses, ripaillaient, couraient les femmes, participaient aux batailles… Des comportements fort éloignés de ceux que leur tenue aurait pu laisser supposer. 

Ainsi, un brigand désireux de détrousser un moine en le supposant faible, pouvait tomber sur bien plus fort et rusé que lui.

La colère est mauvaise conseillère

 

Pour les Chrétiens, la colère est un des sept péchés capitaux. Pour les Bouddhistes, les trois sources principales du malheur humain sont l’ignorance, l’avidité et la colère.

 

Quand on est en colère, il est difficile de prendre de bonnes décisions. La colère nous monte à la tête. On devient rouge… de colère. Ça chauffe. Il est souvent nécessaire d’attendre que la température redescende pour régler « à froid » une situation ou prendre une décision. On peut s’en remettre à la nuit qui porte conseil. Pour ensuite y voir plus clair.

 

Si le sens commun affirme que la colère est mauvaise conseillère, le langage courant parle également de “saintes colères”. Alors mauvaise ou bonne conseillère, la colère ?

 

La colère peut envahir et empêcher une autre émotion douloureuse souvent inconsciente de refaire surface. Derrière une grosse colère peut se cacher un sentiment d’humiliation par exemple. Et bien souvent celui sur lequel se défoule le colérique n’est en fait pas le vrai destinataire de la colère.

 

Dans ce cas, la colère vient faire barrage à des émotions plus profondes. Pouvoir exprimer ce qui nous a mis en colère soulage, apaise et permet d’avoir accès à cette émotion cachée. Cela peut passer par les larmes.

 

La colère peut aussi être la manifestation de la puissance d’un désir face à une force qui s’y oppose.

 

Ainsi  il existe  deux formes de colère : la colère-refus, qui transforme le refus de ressentir en haine de l’autre ; et la « sainte » colère qui n’est pas fondé sur le refus mais sur l’affirmation d’un désir face à un obstacle.

La fin justifie les moyens

 

On a tous entendu ce proverbe, un jour ou l’autre. Il est plus souvent employé au second degré, avec de l’humour ou de la distance critique.

 

Il résume en une toute petite phrase une politique qui consiste à penser que l’importance ou la noblesse du but poursuivi (la fin) autorise l’utilisation de moyens immoraux, destructeurs, etc.

 

Au nom de ce principe, on peut par exemple s’octroyer le droit de s’en prendre physiquement à des personnes si c’est pour défendre une juste cause. Si on considère qu’être premier de la classe ou avoir une promotion est une cause juste, on peut, avec une telle idée, casser la figure, menacer, faire du tort, à ceux que l’on considère comme des obstacles.

 

Dit comme ça, on voit bien que ce n’est pas très moral et surtout que ce n’est pas vrai. Car qui décide de la justesse et de la noblesse d’une cause ? Ceux qui la défendent ? La société ? L’histoire ?

 

On n’est jamais sûr de défendre une bonne cause. Très souvent dans l’histoire, des fous et des tyrans ont cru défendre une juste cause que nous regardons aujourd’hui avec horreur, justement parce qu’en son nom, ont été commises des atrocités.

 

Ainsi, beaucoup des massacreurs de la Saint Barthélémy, qui assassinèrent 30 000 personnes en France le 24 août 1572 et les jours suivants, croyaient défendre la foi chrétienne en danger contre des « hérétiques ».

 

On voit qu’une cause se déshonore et se perd parce que ses partisans commettent des actes injustes. C’est en mettant en pratique l’idée que la fin justifie les moyens que l’on rend cette fin inacceptable.

 

L’origine de ce proverbe n’est pas très claire. Certains attribuent sa paternité à Machiavel, philosophe et homme politique de la Renaissance, auteur du fameux traité de politique Le Prince et père du machiavélisme, d’autres à Robespierre, acteur majeur de la Révolution française, d’autres encore à Philippe de Commynes, homme politique et chroniqueur de la deuxième moitié du XVème siècle.   Trois hommes politiques qui ont examiné de près les mœurs politiques de leur temps.

 

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Les loups ne se mangent pas entre eux

 

Ce proverbe français, à l’origine lointaine et incertaine, signifie que « les méchants, les gens malhonnêtes ne se nuisent pas entre eux » (Petit Robert de la langue française).

 

On l’utilise souvent pour montrer du doigt une supposée complicité entre deux personnes considérées comme malhonnêtes.

 

Il a existé sous d’autres formes comme « un loup ne mange point l’autre » (XVème siècle). Balzac le reprend dans Scènes de la vie privée et publique des animaux : « Les loups ne se mangent point ».

 

Dans différentes langues, on trouve des proverbes au sens plus ou moins équivalent à celui-ci :

 

-       « dog does not eat dog » en anglais,

 

-       « une corneille n’arrache pas l’œil à une autre », en allemand,

 

-       « le corbeau ne crève pas l’œil du corbeau » en russe…

 

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La colère est mauvaise conseillère

 

Pour les Chrétiens, la colère est un des sept péchés capitaux. Pour les Bouddhistes, les trois sources principales du malheur humain sont l’ignorance, l’avidité et la colère.

 

Quand on est en colère, il est difficile de prendre de bonnes décisions. La colère nous monte à la tête. On devient rouge… de colère. Ça chauffe. Il est souvent nécessaire d’attendre que la température redescende pour régler « à froid » une situation ou prendre une décision. On peut s’en remettre à la nuit qui porte conseil. Pour ensuite y voir plus clair.

 

Si le sens commun affirme que la colère est mauvaise conseillère, le langage courant parle également de “saintes colères”. Alors mauvaise ou bonne conseillère, la colère ?

 

La colère peut envahir et empêcher une autre émotion douloureuse souvent inconsciente de refaire surface. Derrière une grosse colère peut se cacher un sentiment d’humiliation par exemple. Et bien souvent celui sur lequel se défoule le colérique n’est en fait pas le vrai destinataire de la colère.

 

Dans ce cas, la colère vient faire barrage à des émotions plus profondes. Pouvoir exprimer ce qui nous a mis en colère soulage, apaise et permet d’avoir accès à cette émotion cachée. Cela peut passer par les larmes.

 

La colère peut aussi être la manifestation de la puissance d’un désir face à une force qui s’y oppose.

 

Ainsi  il existe  deux formes de colère : la colère-refus, qui transforme le refus de ressentir en haine de l’autre ; et la « sainte » colère qui n’est pas fondé sur le refus mais sur l’affirmation d’un désir face à un obstacle.

Plus fait douceur que violence

 

Comme beaucoup de proverbes, celui-ci est en fait un extrait d’une œuvre littéraire, passé ensuite dans la langue courante. C’est la fin d’une fable de La Fontaine, Phébus et Borée, qui raconte un pari entre Phébus - le soleil - et Borée - le vent du Nord.

 

Chacun parie qu’il réussira à dépouiller un voyageur de son manteau. Borée souffle de toutes ses forces pour essayer d’arracher le manteau des épaules de l’homme mais il n’y arrive pas :

 

« Notre souffleur à gage

Se gorge de vapeurs, s'enfle comme un ballon,

Fait un vacarme de démon,

Siffle, souffle, tempête, et brise en son passage

Maint toit qui n'en peut mais, fait périr maint bateau ».

 

Quand vient son tour d’agir, Phébus se met à briller, à chauffer et rapidement, sans même utiliser toute sa puissance, il fait tellement transpirer le voyageur que celui-ci enlève son manteau. Le Soleil a gagné, en douceur, ce qu’explique ce dernier vers devenu proverbe : « Plus fait douceur que violence. »

 

Pour écrire cette fable, La Fontaine s’est inspiré d’une fable de l’auteur antique Esope, « Borée et le Soleil ». 

 

Le Soleil apparaît dans la fable sous le nom de Phébus – « le brillant ». C’est l’un des noms d’Apollon, dieu grec des arts, de la divination mais aussi de la lumière. Dans sa jeunesse, en effet, Apollon a volé la foudre à Zeus, son père et détruit le char du soleil (dans la mythologie grecque, le Soleil est sur un char), qu’il est ensuite obligé de conduire. C’est à ce moment là qu’il acquiert le nom de Phébus.

 

« Borée » est la traduction française du grec ancien Boréas, qui veut dire « le vent du nord ». Dans la mythologie grecque, Borée est le fils d’Eos (l’aurore) et du titan Astrée. Il a pour frère Zéphyr et Notos, et pour sœurs les étoiles. Il appartient à la race des Titans qui incarnent les forces primaires de la nature.